Introduction du jeu Croisades

Il y a 900 ans, l’Occident chrétien se lançait dans une aventure sans précédant : les croisades.
Elles allaient durer deux siècles et boulverser les rapports entre l’Europe chrétienne et l’Orient musulman.

écoutez, mes seigneurs, que Dieu vous bénisse, cette belle chronique qui ne parle ni de mensonge ni de folie, mais raconte la merveilleuse prouesse d’un guerrier rebelle qui, un jour, partit en quête des saintes reliques de la vraie croix.
Nous voici à Dun-le-Roy. Son terrible seigneur, sire Arthaud, a commis grand péché. Considérant qu’un monastère de son fief rechignait d’énormes taxes de redevance, il mit le monastère à feu et à sang. L’église, mère protectrice des bons chrétiens, exigea réparation auprès de Philippe Auguste, lequel avait été sacré roi de tout Français au printemps. Philippe était fort soucieux de son autorité. Quel changement pour les petits nobliaux trop indépendants ? Le farouche Arthaud allait apprendre à ses dépends qui mènerait la danse en ce doux pays de France…

Introduction du jeu Croisades 2000

Voici la forteresse de Kérak, couchée sous le soleil d’Orient comme voluptueuse catin. Son allure est belle, mais son âme est noire. C’est le repaire du plus terrible baron franc des états latins, Renaud de Châtillon, aventurier et félon, et délaissé de Dieu. à l’heure présente, il enrage pire que mille diables, car le sultan Saladin est venu avec une grosse armée pour l’écraser, et les renforts se font décidément trop attendre. Parmi les chrétiens qui s’agitent dans la forteresse comme piteuse volaille, Arthaud, un obscur nobliau de France, songe qu’il est bien loin de sa Bourgogne natale. Mais Jérusalem et les saintes reliques, qu’il est venu dérober en grande discrétion, lui paraissent plus éloignées encore. Voilà certes une mission fort compromise, chevalier… Ne serait-il point sage de reconsidérer les événements qui t’amènent, bien malgré toi, dans cette sanglante confusion ? Dévoile-nous donc les obscurs recoins de ta coupable mémoire…
Pendant que les flammes des Sarrasins lui chauffent le cuir, Arthaud songe à celle qu’il alluma trois ans plus tôt, en la sainte veille de Noël. Ce fut étrange folie, sire chevalier, quand tu extermina cruellement, par le fer et par le feu, les pauvres moines qui refusaient de verser les taxes dont tu accablais leurs pauvres têtes tonsurées… L’église, mère protectrice des bons chrétiens, exigea réparation chez le roi Philippe, que l’on nomme Auguste, et qui n’est point coq à laisser renard piller sa basse-cour… Riez avec moi, mes seigneurs, devant ces Francs des royaumes latins. Ils sont venus en Orient assouvir leur soif de guerre, la tête pleine des douces paroles de leur pape Urbain II, qui instaura la trêve de Dieu en terre chrétienne et déclarait, il n’y a point si longtemps : « Tous ceux qui ont été des brigands doivent devenir les soldats du Christ ». De bien jolis croisés, en vérité, que ces coquins qui guerroient ici parce qu’ils sont privés du droit de l’épée chez eux !
Et moi, Al Hârawi, l’habile espion du sultan Saladin, je me retrouve pris au piège parmi ces fous.
Permettez que je vous raconte cette histoire, car elle donne grandement à penser…